Extraits de livres ou de documents. Vidéos et articles de presse. Cette section du site regroupe les interviews et les témoins de cette époque.
Le mur-casemate est à la fois un mur de protection contre les tirs venant de la mer et un quai de chargement des trains en partance pour la gare de Pont -l'Abbé. Le haut de ce mur est accessible par une longue rampe cheminant en pente douce vers de la dune de galets sur la plage. Pour le visiteur actuel, le prolongement de cette déclivité mène directement à la mer, mais en 1940, ce n'était pas le cas : les vagues de la baie d'Audierne, venaient mourir à marée haute contre la dune de galets de la plage. Il s'agit de la seconde rampe, créée par l'Occupant. La première située plus au Nord, était celle de l'exutoire de l'étang de Trunvel et aboutissait au niveau du chemin départemental n°156 menant à la plage. Cette première rampe dont il ne reste que peu de traces actuellement, a été partiellement exploitée comme matériaux de construction à la fin de la guerre, puis l'affaissement de la dune de galets et le recul du trait de côte ont eu raison d'elle.
Comme vous le savez, ces galeries sont interdites d'accès et le dispositif de fermeture mise en place sur les anciens créneaux de tirs n'autorise personne à pénétrer à l'interieur de ces couloirs. Cette interdiction n'est pas là par hasard : d'une part ces galeries ne sont pas sécurisées et d'autre part, elles abritent une colonies de chauve-souris des plus intéressantes : le grand rhinolophe, un charmant spécimen au pelage brun ou noirâtre avec des excroissances nasales en fer à cheval, pour qui ces galeries servent de site d'hivernage. Un comptage des habitants hivernaux à d'ailleurs lieu tous les ans.
Néammoins, vous pourrez vous y rendre directement sans quitter votre écran grâce à cette vidéo de 2 mns, prise en octobre 2017 à l'occasion de la visite sur place des élus de la Communauté de communes du Pays bigouden Sud. Gros avantage de cette visite : L'intérieur est éclairé...
Le recul du trait de côte n'est pas nouveau en baie d'Audierne. Bien avant que l'Ero vili ne tende à disparaitre, ce cordon de galets inquiétait déjà les autorités (1) car il constituait l'unique rempart contre l'envahissement des paluds par la mer. Le fait qu'il soit régulièrement frappé par les tempêtes d'Ouest, loin de constituer un constat de solidité et de durabilité, prouvait qu'en cas de d'affaiblissement en raison de prélèvements excessifs, l'ensemble de ce rempart pouvait s'effondrer rapidement comme le répétait les ingénieurs de l'époque (2) dont voici quelques extraits ci-dessous.
En juillet 1942, au pays Bigouden, les blockhaus du Heer, l’armée de terre, les « casemates » comme les appellent les anciens, n’existent pas encore. Une carte militaire ne mentionne que la présence de Küstenwachen der Inf., des postes de veille. La construction des ouvrages ne démarrera qu’à l’automne. Tout au plus, en trouve-t-on quelques-uns, à l’état de chantiers, à Concarneau et Audierne promus en mars au rang de points d’appui lourds et inclus dans le premier programme de fortifications.
Le pays bigouden est situé à la pointe sud ouest du Finistère. Sa façade maritime s'étire sur une cinquantaine de kilomètres,de Plozévet au nord, à Combrit en bordure de l'Odet ; elle porte deux traits de côte perpendiculaires se rejoignant en son centre, à la pointe de Penmarc'h. Dans notre numéro 238 décrivant le läger Todt de Tréguennec, nous avions évoqué sa façade Ouest qui borde le fond de la baie d'Audierne. Les Allemands vont fortifier le secteur, l'estimant propice à un débarquement d'appoint. En 1944, on y observe un échantillon représentatif de l'Atlantikwall : des hommes, de turbulents Caucasiens et du béton abritant batteries d'artillerie et mitrailleuses, dans un environnement truffé d'obstacles en tous genres portant la signature du maréchal Rommel. Nous décrirons la défense côtière au pays bigouden ouest tout en abordant la genèse de la fortification du littoral sud de la Bretagne dans laquelle elle a pris forme.
Outre les défenses de plage qui parsèment la baie d'Audierne de Penhors à La Torche, le site du concasseur de Tréguennec dispose d’un système défensif propre, qui va du simple tobrouk à l'abri pour canon, l'ensemble étant cerné par des champs de mines.
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