LogoFresqueEntre le lundi 13 et le mardi 14 février, le peintre rennais Heol a réalisé, sur son initiative, une fresque colorée de 320 m² sur un des murs de ce qui fut, pendant la Seconde Guerre Mondiale, le concasseur à galets de Tréguennec. Cette peinture - qui représente sept Bigoudènes (en photo ci-contre) - attire depuis sa réalisation de nombreux promeneurs. Une grande partie de la population semble apprécier cette création artistique dans cet endroit.

D'autres voix estiment, au contraire, que de telles fresques n’ont pas leur place dans ces lieux chargés de mémoire. Nous avons souhaité en savoir davantage et avons lancé une consultation, demandant à nos lecteurs de répondre à la question suivante : « Selon vous, cette fresque – sans préjuger de son esthétique – est-elle à sa place au concasseur à galets de Tréguennec ? » Lancée le samedi 18 février, la consultation a été close ce mardi 21 février.

Un article paru sur le site Bigouden.tv le 22 février 2017, avec l'aimable autorisation du site.

516 votes, 50 commentaires et une fresque admirée

516 votes ont été comptabilisés pendant ces quatre jours et 50 commentaires ont été enregistrés. Le résultat est sans appel. A 82,2% (soit 424 votes) nos lecteurs estiment que cette fresque est à sa place au concasseur. Seuls 9,5% (49 votes) ont une opinion contraire. 8,3% (43 votes) ne se prononcent pas. Les 50 commentaires publiés permettent d'analyser de manière plus qualitative ce résultat. Dans les 82,2%, nombreux sont ceux qui saluent l'apparition de couleurs vives sur le mur en béton gris, d'autres applaudissent l'hommage de l'artiste aux Bigoudènes, les derniers louent la possibilité de pouvoir s'exprimer librement. Alors que, pour 9,5% des votants, il convient de préserver ces lieux historiques, en raison de leur charge mémorielle et patrimoniale.

Une « fresque colorée » contre « l'horrible béton gris »

La grande majorité des commentaires remercie l'artiste pour cette peinture - qualifiée à plusieurs reprises de « superbe » et de « grandiose » - qui met de la couleur dans un lieu décrit comme triste, gris et sinistre. Une façon d'« égayer » cet endroit comme l'écrit Kimbouli . Anneso29 juge également que « les jolies fresques locales, comme celles-ci, embellissent ce lieu qui est à l'abandon. » Quant à Ktysergio, il estime « qu'un peu de couleur "locale" dans ce gris ambiant ne peut faire que du bien. » En somme, une « fresque colorée » contre « l'horrible béton gris. » Au-delà de la couleur, c'est aussi l'hommage rendu aux Bigoudènes qui plaît à une majorité.

« Un hommage aux Bigoudènes"

En effet, sur les 50 commentaires, 15 concernent spécifiquement l'hommage rendu par cette fresque aux Bigoudènes, symbole fort d'une identité et d'une culture régionale et référence à un passé familial. A l'image de Bigourdane qui écrit : « La fresque colorée nous parle de notre identité. Mes deux grands-mères portaient la coiffe. Je remercie cet artiste d'avoir mis à l'honneur toutes ces femmes (....).» Ou encore Rahoul qui précise : « Belle idée de mettre à l'honneur nos chères bigoudènes ... et leur caractère affirmé. » Certains, comme Keralouet, soulignent également que cet hommage est d'autant plus justifié en raison du rôle joué par les Bigoudènes et les Bigoudens « présent(e)s dans la résistance à ces terribles moments de l'occupation. Dans le cadre du STO, ils furent réquisitionnés dans cette usine. Indirectement, hommage justifié. »

« Laissons les lieux historiques tranquilles »

Face à cette majorité enthousiaste, d'autres, nettement plus minoritaires (9,5% des votes), estiment que cette fresque n'a pas sa place au concasseur. 49 votes ont été comptabilisés et deux commentaires enregistrés, dont celui de Jacques Godin, artiste professionnel, qui écrit : « Une fois de plus, sous prétexte que l'on fait référence aux bigoudènes et que l'on présente cela comme de l'art, c'est perçu comme quelque chose de formidable (...) Comment peut-on accepter qu'un "artiste" puisse imposer à tous un point de vue individuel (s'il en est) et s'approprier esthétiquement un lieu sans même se soucier de la charge mémoriale et patrimoniale qu'il représente.» Et Jacques Godin de poursuivre : « Laissons les lieux historiques tranquilles, et ne mélangeons pas tout. Cette conception très actuelle qui consiste à penser qu'il faut effacer le passé parce qu'il relève d'une tragédie pour le remplacer par "de la joie et de la couleur" pour l'égayer me paraît une grave erreur, car elle ôte à cette histoire tout son sens et son ancrage dans la réalité et la conscience d'un peuple.» Un autre lecteur, Yakafokon écrit, lui, de manière tout à fait ironique, en réponse à ceux qui veulent égayer le lieu : « Bonne idée !!! Tous à vos pinceaux. Allons repeindre les ruines d'Oradour sur Glane (village de la Haute-Vienne, dont la population (642 victimes) a été massacrée le 10 juin 1944 par un régiment nazi, ndlr) en rose ! »

Un site laissé à l'abandon et qui fait aujourd'hui parler de lui

Entre les "pour" et les "contre" il y a aussi ceux qui écrivent que cette fresque permet finalement de parler d'un lieu laissé à l'abandon et dont l'histoire n'est pas réellement connue par la population. Domdom 29120 pense que « cette fresque superbe attire le monde et ne peut que pousser à la réflexion sur le devenir de ces lieux.» Kerben espère que « cette fresque attire l'attention de la population (des élus?) sur ces vestiges. » Quant à Liloua, elle propose que « le rappel de l'histoire devrait être présent par un panneau explicatif avec croquis, montrant le travail et transport avec le train... » Et de conclure : « Le lieu deviendrait ainsi vivant, tourné vers l'avenir sans oublier son passé historique. Il serait toujours entretenu et non voué à l'abandon. »

Fresque saison 2 : Hopalachapalain !

Un article du quotidien Le Télégramme paru en local le 24 juillet 2017 :
En février dernier, Heol, jeune artiste, avait redonné de la couleur au "mur des Allemands" à Tréguennec. Depuis, les sept Bigoudènes qui portent fièrement leur coiffe sur le front de l’usine à galets attirent l’œil… et les touristes. Mais voilà depuis quelques jours, c’est un tout autre message que porte cette fresque. Dénaturée par des bulles qui font dire aux Bigoudènes des propos qui ne brillent pas par leur finesse. Alerté, Heol s'est rendu à Tréguennec pour redonner du cachet à sa fresque. Les propos insultants ont été remplacés par des phares en breton. Interrogé, Heol dit ne pas comprendre la raison qui a poussé la ou les personnes à dénaturer sa fresque.

Avant la retouche...  Et hop ! 

Note :
Pour les francophones, la photo de gauche ne devrait pas poser de gros problèmes de lecture, sauf les deux bulles les plus éloignées... et c'est peut-être mieux ainsi. En revanche, la photo de droite affiche les nouvelles bulles en Breton, ce qui est fort heureux mais complique notoirement la lecture, pour un Japonais de passage par exemple, car c'est bien connu le Japonais lit de haut en bas de et en plus ne connait pas le Breton, enfin pas tous. Voici donc la traduction pour nos amis nippon : Première bulle à gauche (invisible sur l'image en raison d'un problème technique indépendant) : "Les bigoudens ont de l'énergie". Second bulle, donc la première visible à gauche sur la photo de droite : "Tétu comme de la pierre" ou "tête dur comme de la pierre". ensuite en poursuivant vers la droite : "toujours prêt à aller de l'avant" puis "Après la pluie vient le soleil et il fait chaud à nouveau" et enfin "Le pays bigouden, toujours debout".
Je ne sais pas vous, mais moi l'envie me titille déjà de modifier tout cela, genre "j'aime les crêpes au beurre" ou "Vive le kouign amann libre" mais bien sûr c'est défendu...faut pas toucher. 

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